Château HAUT BAILLY II, Pessac Léognan - 2020

C’est l’un des pessac-léognan les plus attachants de cette belle appellation, repris par la famille Wilmers en 1998. Le vignoble de 30 hectares, qui n’a pas bougé en superficie depuis le XIXe siècle, a la chance d’être âgé (certains pieds atteignent 120 ans), impeccablement tenu par une équipe technique très performante, conduite par Gabriel Vialard, et administré avec passion par Véronique Sanders, petite-fille de l’ancien propriétaire du château. Les vins sont infiniment raffinés et équilibrés. Le fruit est précis, le tannin noble, la fraîcheur toujours maîtrisée et l’équilibre irréprochable. Le second vin est d’une régularité sans faille, très élégant. (Bettane & Desseauve, producteur de très haute qualité, la gloire du vignoble français, noté 4*/5)

Propriété depuis 1988 de la famille américaine Wilmers, Haut-Bailly propose uniquement un vin rouge d’une droiture et d’une classe uniques, harmonieux et suprêmement équilibré, respectant les usages bordelais, cultivant l'élégance et la réserve. Le terroir de graves sur crasse de fer sur lequel s'épanouit un vignoble d'élite (comprenant une historique parcelle complantée) permet aux différents millésimes d’acquérir un bouquet d'une insigne distinction, avec une chair veloutée sans équivalent dans ce secteur de Léognan. Il est bien difficile de prendre en défaut un seul millésime : tous, avec un style inimitable, long et fin, parviennent à l’excellence. Avis aux amateurs trop impatients : comme tout grand vin qui se respecte, Haut-Bailly ne se révèle véritablement qu’après quelques années de garde. La troisième étoile accordée l'an passé résonne comme une évidence pour les vrais amateurs de Bordeaux ; elle arrive en même temps que le nouveau chai circulaire, très harmonique création due à l'architecte Daniel Romeo.

Les vins : 2019, après un an de bouteille, confirme son statut de réussite historique pour le château, qui dans ce millésime domine l'appellation. Très noblement parfumé, le second vin, Haut-Bailly II, affiche une profondeur remarquable. L'harmonie de sa chair savoureuse, prodigue en suggestions de tabac, d'humus, d'épices, se livre avec un naturel confondant. La race de Haut-Bailly s'impose de manière encore plus évidente, dès le premier coup de nez s'approchant furtivement du verre. Son évidence et sa distinction au fil d'une dégustation souveraine de bout en bout, dépourvue de tout superflu, en font un archétype du grand bordeaux, aussi contemporain qu'historique. (RVF, les meilleurs terroirs exploités par les plus grands vignerons, noté 3*/3)